10/05/2003: Intervention dans la discussion de la proposition de résolution relative au vote automatisé

Chers collègues,

la discussion en commission a permis à la plupart des nombreux commissaires présents d’accumuler les reproches au système de vote électronique. Sans être exhaustif, voici les critiques exprimées et partagées par beaucoup :

 manque de transparence de la technique et manque de confiance de l’électeur à l’égard d’une technique manipulable et ce d’autant plus que les logiciels utilisés ne sont pas des logiciels libres et que l’on n’en connaît donc pas les codes source ;

 difficulté d’utilisation pour certaines personnes, âgées notamment, ce qui suscite appréhension et peut-être augmentation de l’abstentionnisme ;

 coût plus élevé que le vote papier alors que l’on avait vendu la technique en arguant de sont coût avantageux ; déjà, on parle de remplacer les ordinateurs alors qu’ils ont à peine servi ;

 gain de temps non vérifié, que du contraire dans certains cas ;

 du fait que l’on ne demande plus aux citoyens de participer au dépouillement (ce qui rencontre un manque d’enthousiasme certain des Belges), on flatte l’antipolitisme des citoyens plutôt que les convaincre de l’intérêt de la démocratie et de la chose publique.

Certaines de ces critiques ont d’ailleurs amené le fédéral à lancer dans 4 communes des expériences de « ticketing » qui doivent permettre le contrôle du vote électronique, ainsi qu’à envisager un moratoire sur l’extension du système de vote automatisé. Tout cela fait désordre. On aurait donc pu croire que tous allaient soutenir la proposition de résolution de M. Riguelle mais, paradoxalement, en se réfugiant parfois derrière la discipline de groupe, la majorité a rejeté la résolution sans tenter de l’améliorer.

C’est une attitude fermée qui a tranché avec l’ouverture des débats et même avec leur contenu. S’il fallait « protéger » l’actuel Ministre de l’Intérieur, on pouvait amender le texte de M. Riguelle mais la majorité a opté pour le rejet pur et simple. ECOLO ne pourra approuver des conclusions aussi politiciennes d’un débat qui mérite mieux.

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