Avec le dépouillement manuel, n’y a-t-il pas déjà des possibilités de fraudes ou d’erreurs ?

Nous ne prétendons pas que les élections « papier » sont à 100% exemptes d’erreurs ou de fraudes. Mais nous « préférons » les erreurs ou les fraudes potentielles à petite échelle du scrutin « papier » qui s’annulent statistiquement, à celles, possibles, à grande échelle du vote électronique.

Le dépouillement manuel est fait par des citoyens-électeurs qui se contrôlent les uns les autres et dont le travail est surveillé par des témoins de partis. Nous ne prétendons pas que ce système n’engendre jamais d’erreurs. Mais la procédure, très codifiée et contrôlée, les limite énormément. Quant aux fraudes, elles ne sont possibles qu’exceptionnellement ou en petites quantités, car pour qu’elle aient lieu, il faut qu’au moins une grande proportion des personnes présentes dans un bureau de dépouillement soient complices, ce qui, vu la manière dont est constitué le bureau de dépouillement, apparaît comme peut probable. De plus, les résultats d’un vote « papier » peuvent toujours être vérifiés à nouveau par un recomptage. Les fraudeurs prennent donc clairement le risque de se voir sanctionnés.

Dans le cas du vote électronique tel qu’il est pratiqué en Belgique la volonté de l’électeur n’est pas enregistrée sur un support inaltérable lisible par tout un chacun. Il est donc impossible de vérifier quoi que ce soit. On ne peut ni prouver des fraudes ou des erreurs, ni certifier que les résultats sont exacts : il n’y a aucun contrôle réalisable à postériori puisque les votes ne sont enregistrés que virtuellement. Et les enregistrements "virtuels" ne sont pas inaltérables, c’est-à-dire qu’ils peuvent être modifiés sans que ces modifications ne laissent des traces.

De plus le vote électronique présente un risque de fraude centralisé, englobant un nombre élevé de bureaux de vote, voir le pays entier. Chose certainement impossible avec le vote « papier ».