Parfaitement ! Notre objection est justement que le vote électronique réduit les élections démocratiques au niveau d’un sondage. Or les sondages n’ont pas de valeur légale, contrairement aux élections. Les résultats d’un sondage n’engagent personne. Comme ils ne sont ni fiables ni contrôlables, ils n’ont qu’une valeur indicative. On sait qu’ils sont manipulables. Les élections, par contre, sont la base de la démocratie. Elles ont une valeur légale qui leur est attribuée par la Constitution et les lois. C’est par ce seul moyen que s’exerce la souveraineté populaire, fondement de la démocratie. Sans élections démocratiquement contrôlées et surveillées par les citoyens-électeurs, il n’existe aucune garantie que les élus soient réellement les représentants choisis par le peuple. Le système de vote électronique en vigueur actuellement en Belgique prive les citoyens-électeurs du pouvoir de contrôler leurs élections et remet celui-ci dans les mains de quelques personnes (les techniciens des firmes privées et quelques experts... désignés par le pouvoir en place...) qui peuvent à elles seules déterminer les résultats du scrutin électronique. Même partant de l’idée que ces personnes ont une éthique irréprochable, on ne peut accepter ce type de fonctionnement dans un État démocratique. Les erreurs ne sont constatées que si elles font apparaître des résultats aberrants ou absurdes ; il est évident qu’une telle méthode de détection ne capte que très partiellement les erreurs réellement produites. Dans le cas d’un résultat surprenant (non conforme aux sondages, par exemple), on ne pourra jamais savoir s’il s’agit d’erreurs, de fraude ou de l’expression de la volonté réelle des électeurs.