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10/06/2007: Elections du 10 juin 2007 : un électeur de Forest proteste
Lettre au président du bureau de vote
"Les élections sont l’affaire de tous, elles ne peuvent être laissées aux mains, et sous la responsabilité technique d’experts en électronique, aussi compétents soient-ils".
Forest, le 10 juin 2007
Concerne : vote électronique du Bureau N° 66 de Forest,
Monsieur, Madame le Président,
Je me permets de vous écrire cette lettre en vous demandant de l’acter.
Je suis opposé au principe non démocratique du vote électronique.
La démocratie a besoin pour exister de rituels.
Les élections en sont un, le plus fondamental. Dans sa dimension participative, la démocratie est l’affaire de tous.
Il y va de notre responsabilité de citoyen ordinaire.
Le dépouillement des votes, avec ses aléas de longueur de temps, de comptage et recomptage, fait partie de la vie même de cet acte citoyen, avec toute la rigueur, l’objectivité et la transparence garanties par son formalisme rigoureux.
Je pense que ce côté - sans doute, aux yeux de certains, un brin folklorique, vieillot, pas moderne - appartient à la tradition de la démocratie, telle qu’elle est inscrite dans les textes de lois.
Voter n’est pas un acte technique virtuel.
Glisser dans l’urne électorale, publiquement devant les représentant de la nation, une feuille de papier impressionnante, pliée, sur laquelle avec un crayon ont a coché un ou plusieurs noms est un acte symbolique important. Fondamental dans la vie en société démocratique.
Les élections sont l’affaire de tous, elles ne peuvent être laissées aux mains, et sous la responsabilité technique d’experts en électronique, aussi compétents soient-ils.
Un bulletin de vote n’est pas une carte « Happy Days » du Delhaize !
Et, s’il était vraiment démontré, que les dépouillements étaient plus rapides, je me permets d’affirmer que seules les chaînes de télévision profitent de cette « rapidité » pour leur spectacle « soirée électorale ». L’information peut attendre, mais pas l’info-spectacle qui commence, elle, à heure fixe. La télévision n’est pas la démocratie. La démocratie a besoin de lenteur pour s’exercer, pour se penser, pour se réaliser.
Je vous prie donc, d’acter et de transmettre à qui de droit, mes inquiétudes et mes doutes citoyens quant au sérieux et à la fiabilité démocratique, symbolique et citoyenne du vote électronique qui m’est imposé, sans débat parlementaire, dans ce bureau de vote : 66 -Forest- pour les élections de ce 10 juin 2007.
Avec tous mes respects,
Jean-Louis Sbille
