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2001: Le problème en deux mots

Une brève présentation du problème posé par le vote automatisé


L’informatisation générale, a-t-elle atteint les limites de l’insoutenable avec les scrutins automatisés ?

L’introduction de l’informatique dans tous les rouages de la société nous fait souvent oublier que ces systèmes sont programmés par des êtres humains.

Dans leur usage quotidien il est toujours facile de vérifier que cette programmation est conforme à ce que nous attendons de ces systèmes. Deux exemples :

- J’écris ce texte et peux vérifier que l’imprimante me le restitue convenablement. Peu m’importe de vérifier comment il a fallu "transcrire" l’information, y ajouter des tas de codes, de "caractères spéciaux" pour signaler les sauts de pages, les italiques, ...
- De même avec ma banque, je tiens une comptabilité, la banque fait de même et nous comparons nos bilans puisqu’il n’y a pas de secret entre la banque et moi.

A nouveau, peu m’importe comment la banque enregistre mes transactions électroniques puisque je peux en finale comparer : il n’y a pas de secret...

Mais pour les votes, ce type de vérification est impossible : en effet, leur caractère fondamental : le secret, ne nous permet pas de vérifier si la transcription du choix de l’électeur et le dépouillement se sont faits convenablement puisque nous ne pouvons pas identifier "notre bulletin"....

Il est peut-être bon de rappeler le scénario des scrutins à l’aide du vote automatisé :

- Vous recevez une carte magnétique ("le bulletin") sur laquelle vous ne savez pas ce qu’il y a.
- Dans l’isoloir, vous confiez votre "bulletin" à un ordinateur ("la machine à voter").
- Vous indiquez votre choix sur l’écran.
- L’ordinateur vous rend votre carte et vous ne savez toujours pas ce qu’il y a dessus. (même si vous voyez à l’écran une confirmation finale de vos choix)
- Ensuite vous confiez votre carte magnétique à un autre ordinateur ("l’urne électronique") qui l’avale.

Le vote automatisé n’est pas conforme à ce que devraient être des élections démocratiques :

- Nous ne savons pas ce qu’il y a sur la carte magnétique ;
- Seule une élite est capable de comprendre et de vérifier ces ordinateurs ;
- Le contrôle des scrutins (bulletins et dépouillements) échappe donc aux citoyens...

C’est pourquoi, tout en ne refusant pas l’informatique en général, nous pensons :

- que le système actuel n’offre pas les plus élémentaires garanties ;
- qu’il faut veiller à s’assurer que l’éthique des scrutins soit respectée ;
- qu’on ne peut laisser une élite ou des sociétés privées prendre le contrôle des scrutins ;
- qu’aucun compromis n’est tolérable... ce serait compromettre la démocratie.

Nous sommes convaincus que le meilleur système est bien le traditionnel :

- le bulletin en papier offre la maîtrise totale, sans "aide" ou "intermédiaire", de son choix ;
- le dépouillement manuel nous rappelle que la démocratie c’est la participation de chacun.

Conscients que l’on ne peut pas non plus nous opposer aveuglement à des transformations de la société et que parfois il faut mettre de l’eau dans son vin, nous pensons qu’il est acceptable (si vraiment "on ne peut faire autrement" ...?) d’admettre l’automatisation du dépouillement uniquement. Cela à l’avantage de laisser à l’électeur la maîtrise totale et sans intermédiaire de son bulletin et cela permet toujours de faire, à partir de ces bulletins, des vérifications et des coups de sondes pour "surveiller" le dépouillement que les informaticiens auraient fait avec leur machine...

Nous avons réussi à convaincre :

- l’Etat Belge à tester le dépouillement électronique des bulletins en papier ;
- deux partis démocratiques (ils ont inscrit l’abandon du vote automatisé dans leur charte) ;
- le gouvernement Genevois à ne pas s’engager dans cette voie.

Les enjeux financiers sont énormes... et de plus, le risque d’une prise de contrôle du pouvoir par des groupes politiques ou économiques sera hélas toujours d’actualité !

Alors, si vous êtes convaincu, posez déjà votre acte et demandez nous des conférences, reproduisez le débat, écrivez les lettres que nous vous proposons, signez la pétition, faites là signer et surtout n’oubliez pas de nous la renvoyer...!

Aidez-nous à préserver notre voix ... et dans votre correspondance n’oubliez pas de joindre une enveloppe timbrée pour la réponse...

Nous pensons que l’on ne peut pas accepter de compromis dans ce domaine, ce serait compromettre la démocratie...

Tout compte fait, je préfère mon vin sans eau....

Nabil Antoun membre de "Pour EVA"